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12 avril 2007 4 12 /04 /avril /2007 13:19

 

Sid Lakhdar Boumédiene est l’un des rares intellectuels non kabyles à s’exprimer de manière claire et sincère sur la question amazighe.
Ses positions sont connues à travers la presse, mais il a été toujours aux côtés des militants sur le terrain, notamment à Paris où il vit.
Il a récemment créé un blog dans lequel il a publié l’ensemble de ses articles qui traitent de la question amazighe.
Pour en savoir plus, nous lui avons posé quelques questions auxquelles il a accepté de répondre.

Association TAMAZGHA;

 

Vous avez récemment créé un blog que vous avez intitulé "Droit des Berbères". Quelle en est la motivation ?

C’est la continuité naturelle d’un combat que j’ai commencé depuis très longtemps. J’ai toujours associé mon militantisme pour la démocratie à celui de rétablir un droit qui me semble intangible, celui de vivre sa citoyenneté dans la culture et la langue héritées.


Qu’est ce que l’internaute peut lire dans ce blog ?

Pour le moment, il s’agit tout simplement d’une partie de mon témoignage dans ce combat.
L’internaute pourra y retrouver mes interventions les plus marquantes à ce sujet dans la presse algérienne et française.
Je sais que la plupart des Kabyles n’ont pas l’habitude d’entendre ce discours, je m’adresse à eux mais certainement pas d’une manière exclusive.


Vous êtes natif de la région d’Oran. Vous avez toujours été (et vous l’êtes toujours d’ailleurs) un opposant au régime algérien. Mais aussi, vous avez toujours été aux côtés des luttes des Kabyles pour la reconnaissance du fait amazigh. Pensez-vous que ce combat ne concerne que les Kabyles ?

Non seulement je réponds par la négative mais je dénie à quiconque, fut-il kabyle, le droit de m’en faire une interdiction. J’ai pour habitude de dire que je suis oranais, donc algérien et par conséquent citoyen de Kabylie.
La Kabylie m’appartient tout autant qu’à quiconque et mon devoir est de porter attention à l’appel de sa souffrance qui est devenue la mienne.


Dans quelques semaines sera célébré le 26ème anniversaire du Printemps berbère. En quelques mots, quelle est votre analyse concernant l’état de la question amazighe ?

Je dis que c’est l’anniversaire d’une honte. Que mes compatriotes en sont à commémorer l’anniversaire du sang et de la souffrance causée par d’autres compatriotes, c’est une honte pour l’intelligence humaine.
Cela a trop longtemps duré et je crains, hélas, que le calme et le semblant d’adhésion à la politique de Bouteflika n’est qu’un leurre qui camoufle d’autres pics de violence et de rupture.
Je ne peux être que sévère avec tous ceux, y compris envers une minorité de Kabyles, qui n’hésitent pas à porter secours au régime militaire.


Un dernier mot.

Je rêve du jour où la rencontre avec un Kabyle ne soit pas l’occasion inévitable de m’expliquer que Relizane (la ville d’Oranie) veut dire "colline des mouches" dans un secret plaisir de me faire sous-entendre de l’origine séculaire.
Ce jour là voudra dire que la plaie s’est refermée et que les Kabyles n’auront pas besoin de ce puéril argument d’antériorité pour justifier de leur légitime revendication. Personne d’intelligent ne saurait renier la richesse et l’enracinement national d’une culture algérienne sans être obligé d’en exiger la preuve archéologique.
Je sais, hélas, que cet argument a justement été la doctrine prédominante pour justifier de l’origine exclusivement arabo-musulmane de l’Algérie.
Mais ce jour là semble loin..


Propos recueillis par
Masin Ferkal.
Association Tamazgha.

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10 avril 2007 2 10 /04 /avril /2007 11:01

La Tribune - 19 mai 2001.

A chaque réminiscence de la douleur de mes compatriotes berbères j’éprouve le souhait et le devoir de leur témoigner mon entière solidarité. Dans ces moments, j’ai envie de leur répéter inlassablement, si mon engagement militant ne le prouvait déjà, que leur douleur est la mienne. J’ai envie de leur dire, avec l’humilité et la pudeur que les évènements exigent, que je les aime avec la même intensité que toute partie de mon identité.
Lorsque l’occasion m’en a été fournie dans ces nombreuses années de militantisme, j’ai toujours débuté mes paroles en rappelant que je suis algérien et donc également citoyen de Kabylie, de droit et de cœur. J’ai cette naturelle impression que je suis parmi les miens lorsque je m’adresse à eux. Ma position serait identique quels que soient le lieu et la communauté, de surcroît lorsque cette dernière a le sentiment de subir une humiliation..
Il est intolérable pour tout démocrate de voir cautionner le crime perpétré contre le droit à vivre son identité. Nul n’est né sur cette terre d’Algérie pour imposer aux autres son point de vue sur ce qu’est et doit être la culture et la langue dominantes. Nul ne peut annihiler le droit à quiconque de parler et de s’épanouir avec la langue transmise par ses parents, de perpétuer des pratiques, d’honorer des conventions et de tout simplement vivre sa vie comme on le ressent et comme on l’a héritée.
La nation est une communauté de destins, pas un goulag où le plus fort imposerait au plus faible sa conception des choses. Car s’il fallait imposer des critères stupides comme celui de l’antériorité ou celui de l’histoire pour imposer une culture dominante, certains n’y trouveraient justement pas leur compte.
Mais au moment où j’écris ces mots, comme à chaque fois que je l’ai fait dans le passé, j’ai en même temps conscience que les discours de fraternité ne suffisent plus à nos compatriotes bafoués dans ce qu’ils ressentent au plus profond d’eux-mêmes. Ils ont raison car le discours doit être suivi d’actes concrets et les évènements récurrents de Kabylie, de plus en plus sanglants, en démontrent l’urgence. La langue et la culture berbère doivent non seulement être reconnus dans les textes, ce qui est le pas le plus facile, mais aussi et surtout dans les cœurs, ce qui serait plus probant. Car, contrairement aux espoirs de certains, une simple inscription dans la constitution, sans autre rapprochement dans les esprits et les cœurs, ne serait que la transposition dans le texte d’un rapport de force qui s’exprime bien dangereusement dans la réalité quotidienne.
Mais que faire lorsqu’on a la seule représentativité de soi-même ? Hurler son indignation devant la bêtise n’a pas suffit. Militer aux plus hautes responsabilités, quelles soient politiques ou associatives, n’a pas plus donné de résultats. Prendre sa plume pour témoigner de son soutien n’en aura probablement guère beaucoup plus comme à chaque fois, mais le devoir et la morale l’exigent.
Dès le début, lorsqu’il s’est agit de prendre position pour la reconnaissance de l’identité pleine et entière de mes compatriotes, je n’ai pas hésité un seul instant. Mais combien de déceptions a-t-il fallu surmonter pour finalement n’avoir, seul dans son coin, que la force de l’indignation.
Que faire et que dire lorsque des compatriotes berbères se précipitent dans les bras du pouvoir pour le soutenir et le légitimer ? La colère intérieure est grande lorsqu’en même temps il faut s’imposer la rigoureuse règle de ne jamais rappeler à une communauté qui souffre les errements de certains. La faute commise par ces derniers est une faute qui est subie par tous les algériens et ne peut être imputée à la Kabylie. Mais comme la tentation est grande pour les tenants d’une culture arabo-musulmane unifiée de rappeler cette triste vérité, je ne peux entièrement l’éloigner de ma pensée.
Je constate aujourd’hui encore que cette minorité se présente comme un recours pour la défense des droits des berbérophones, oubliant bien rapidement qu’elle fut jusqu’aux derniers instants partie prenante du pouvoir. Et comme je crains que la manœuvre risque de réussir de nouveau, l’indignation est encore plus forte que la peine. Prions que la tentation de mettre de l’huile sur le feu et de prôner un extrémisme violant ne se manifestent jamais dans l’esprit tourmenté de ceux qui souhaiteraient faire oublier de coupables errements. Un cas de figure bien souvent rencontré dans l’histoire de l’humanité.
Que faire et que dire encore lorsqu’on a vu ses anciens camarades, que des considérations internes (et non politiques) ont éloignés de vous, participer et patauger lamentablement dans des institutions qui n’avaient comme but que celui de légitimer un pouvoir. Les bras vous en tombent. Heureusement, la conviction est si sincère qu’elle permet de dépasser les bêtises qui se sont accumulées.
Nos compatriotes berbères ont besoin que s’exprime envers eux un appel du cœur et des actes concrets. Je n’ai pour ma part à leur dire qu’une seule chose, « je vous aime ». Car, à l’instar d’une mère, une nation ne peut laisser souffrir l’un de ses enfants sans lui rappeler sa profonde affection. Et jusqu’à preuve du contraire, cette nation, c’est nous.

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28 mars 2006 2 28 /03 /mars /2006 12:11

 

La Tribune, 22 janvier 2002

Des mois de souffrance, des vies sacrifiées et des millions de gens meurtris par le mépris qui leur est opposé, ce crime qui cause la douleur intarissable de nos frères berbères doit cesser !

Il est temps aujourd'hui d'affronter sérieusement et sans faillir la grande question de l'unité nationale. Nos frères berbères souffrent et les autres citoyens de ce pays ne peuvent continuer à détourner la tête en refusant d'entendre le cri du désespoir.
L'atteinte au libre usage d'une culture est un crime car elle se confond toujours avec le bien le plus précieux de l'humanité, celui de l'intelligence, celle là même qui nous distingue des bêtes et des civilisations ancestrales et barbares.
La révolte de nos frères de Kabylie est légitime car elle réplique à une situation intolérable de déni de droit et d'oppression. Nul arabophone, et certainement pas moi-même, ne saurait dicter à quiconque ce qui serait la culture dominante, la culture officielle ou encore la culture historique d'un pays. Chacun a non seulement le droit de vivre sa citoyenneté avec la richesse culturelle qui lui a été transmise mais aussi le devoir impérieux de contribuer à son épanouissement au bénéfice de la nation.
Même le problème islamiste, bien que douloureux et violent, n'a jamais posé à ce point la question de la rupture nationale car il est un accident de l'histoire dont les dirigeants de ce pays ont largement contribué à alimenter. La question berbère est d'une toute autre envergure car elle dissimule les plaies les plus profondes et les rancœurs les plus dangereuses jusqu'à risquer de provoquer un jour ou l'autre l'irréparable.
L'aveuglement des nationalistes, trop occupés à leurs incantations ridicules et à leur égocentrisme aveugle n'ont bien évidemment pas su consolider cette nation. Les seules fondations solides qu'ils ont pu ériger sont celles des patrimoines personnels et des pouvoirs inamovibles avec l'aide du ciment de la terreur et de la corruption.
Depuis des mois des révoltes sanglantes éclatent sans perturber le moins du monde ce système monolithique d'une rare insensibilité. Comme il est impossible de leur parler de démocratie, d'humanisme, de culture et même de la beauté des petits oiseaux, essayons de nous introduire dans la logique psychologique et lexicale de leur monde de violence. Essayons par conséquent de nous mettre à leur place pour recenser les possibilités qui leur sont ouvertes pour résoudre la question berbère, eu égard à leur caractère.
Jeter les berbérophones à la mer ! Impossible. Les supprimer par un génocide ! Dangereux par les temps qui courent car l'opinion internationale et le TPI font régner la politique d'ingérence. En corrompant certains ! C'est déjà fait et ça ne fonctionne plus. La lamentable histoire des " dialoguistes " le démontre aisément. L'intimidation par la terreur et l'assassinat politique ! Une rentabilité marginale qui mobilise des fonctionnaires de plus en plus difficiles à recruter. La plupart des grands professionnels dans ce domaine se bousculent aujourd'hui dans les médias étrangers pour le repentir d'un métier qu'ils qualifient d'assassin (métier qu'ils n'ont d'ailleurs quitté que récemment). Décidément, l'impasse est manifeste et nous ne sommes pas prêts de voir la fin d'un régime qui continue une politique dont il n'a plus tout à fait les moyens et pas du tout l'intention d'arrêter.
Quant à nous-mêmes, l'impasse est aussi manifeste car nous serions aujourd'hui, comme en 1991, aussi mal à l'aise avec un fusil qu'ils ne le seraient avec un dictionnaire. La gravité des évènements nous interdit pourtant de continuer à reproduire les mêmes stratégies d'opposition qui sont vouées à l'échec et qui engloutissent à chaque fois davantage de vies humaines pour un résultat nul.
Des décisions radicales doivent être prises et notamment celles qui tournent le dos définitivement à toute discussion avec un pouvoir dont nous n'avons rien à attendre. Aucune solution ne semble donc envisageable si trois conditions essentielles ne sont pas réunies :
__ La réconciliation de tous les démocrates par la mise à l'écart des leaders des deux partis dont la responsabilité est très lourde même si la qualification des fautes ne peut être identique. Sans cette condition préalable je ne vois vraiment pas comment le mouvement des démocrates pourrait réussir à s'unifier et imposer sa puissance. Les militants du FFS doivent avoir le courage de mettre fin à une " barzanisation " d'un mouvement qui n'a plus l'adhésion des jeunes et ceux du RCD de définitivement s'éloigner de l'image de collaboration que prouve leur passé. En démocratie la révocation est la sanction normale de l'échec, il ne faut pas s'en offusquer. Autrement il s'agirait de sectes, pas de politique et encore moins de démocratie.
__ Le retrait immédiat de tous les démocrates des institutions dans lesquelles ils se déshonorent. Continuer à percevoir des subsides des institutions de l'Etat est probablement la fautes la plus grave que l'on puisse leur reprocher. Cette participation est coupable et intolérable.
__ La non-participation à toute élection et le rejet définitif du système, y compris dans ses tentatives de régler la question berbère.
Mais encore plus important est que nos compatriotes berbères doivent impérativement recevoir un signe d'encouragement et de bonne volonté si l'on ne souhaite pas aller vers l'horrible impasse de la guerre civile. Il suffit de surfer dans les différents forums de l'Internet pour s'épouvanter de la querelle qui y fait rage entre de très jeunes citoyens. Les insultes et les invectives réciproques atteignent des niveaux horrifiants de racisme, d'intolérance et de bêtise. Quant à la pseudo réflexion, chacun y va de son Khalife ou de son Jugurtha pour lancer à la figure de l'autre son passé, qui antérieur, qui plus honorable que celui de l'autre.
Cela est indigne et doit cesser.


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27 mars 2006 1 27 /03 /mars /2006 09:33

 

 

 

 El Watan du 5 juillet 2004

 

Des cérémonies officielles vont encore une fois battre l’appel pour que nous nous inclinions devant le sacré. Nous le ferons avec la plus grande dévotion mais nous l’honorerons dans l’intime conviction de nos mémoires privées, réfractaires au dogme d’Etat.

La nation existera et célébrera la fête nationale lorsqu’un journaliste ne sera contré que par le droit de réponse qui n’entrave ni sa liberté comme il ne nous soumet à aucune déférence à son égard. Nous la fêterons avec cœur lorsque les femmes auront un statut qui ne se rapproche plus de celui des primates. Lorsque la misère sera combattue par l’éradication de fortunes immenses et illégitimes. Lorsque nos frères berbérophones auront le sentiment de recouvrir la plénitude de leurs droits naturels. Lorsque, enfin, les militaires serviront cette nation avec le devoir et la fierté de l’honorable fonctionnaire. C’est dire combien le chemin est long avant que nous fêtions ensemble ce 5 juillet ! Notre 5 juillet n’a pas besoin de grandiloquence pour rendre hommage à ceux qui ont payé de leur vie pour que nous vivions libres. Il ne spécule pas sur autrui pour mieux asseoir une abominable institution répressive. Il est rêve plutôt que réalité car rien de ce qui l’a justifié ne s’est finalement réalisé. La litanie des dates commémoratives se poursuit donc en Algérie dans une sonorité qui risque de les vider de toute signification. 5 Juillet, 1er Novembre, 20 Août..., une succession de chiffres ésotériques qui défilent le long des inscriptions murales comme ces icônes des autocraties qui veillent à ce que la mémoire ne s’égare de son automatisme et ne laisse place à la lucide réflexion. La fête de l’indépendance d’un pays doit correspondre à une communion sincère des citoyens autour de ce qui est le ciment d’une reconnaissance collective. Sans cela, une date n’est qu’un alignement de chiffres et de mots comme un drapeau ne serait qu’un morceau de tissu imprimé et la République, une abstraction. «Non, le 5 Juillet n’est pas seulement un stade !», finiront par dire les instituteurs à une jeunesse algérienne qui aura ânonné si souvent ces dates qu’elle n’en discernera plus l’origine. C’est la conséquence qui guette notre mémoire même si, après tout, il existera toujours des personnes qui penseront spontanément que Confucius était un empereur romain, Nabuchodonosor, un animal préhistorique et Néfertiti, un sorbet exotique. Mais, hormis le niveau d’inculture incompressible auquel n’échappe aucune société, quelle nation peut exiger de la mémoire collective l’inscription durable d’une date dont on a vidé le sens. Aucun démocrate ne doit se laisser abuser par les commémorations officielles et s’en tenir à son seul arbitre quant au rapport avec la mémoire. Nous n’avons nul besoin d’être abreuvés de dates, de commémorations et de discours qui n’ont aucune signification lorsqu’ils sont le fait de ceux qui nous proposent un autre destin que celui de la liberté, de l’intelligence et de la tolérance.

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10 février 2006 5 10 /02 /février /2006 21:21
 

 

Nos frères berbérophones n’ont à se justifier de rien, à se convertir à rien sinon à être eux-mêmes, ainsi rempliront-ils le contrat national mieux que par tout autre discours ou contorsion inutile qui les éloignent de la sérénité et les divisent.
 
*
*  *

Les articles, les interventions et les participations s’enchaînent, l’indignation toujours pugnace et les années passent. Qu’il est dur le combat d’un militant inconnu, non berbérophone, s’engageant pour la dignité et la liberté de ses frères berbérophones !

Aujourd’hui, un ami milite avec vous, le lendemain il est ministre. Aujourd’hui fervent délateur du pouvoir et des institutions, demain député ou sénateur. Aujourd’hui convaincu que les jeunes doivent descendre dans la rue pour un dernier combat jusqu’à la mort, demain partisan du dialogue et de l’ouverture. Aujourd’hui défenseur zélé du boycott, demain, adepte enthousiaste des urnes.

Les forces militantes en Kabylie s’entredéchirent, hésitent, se contredisent et le militant inconnu peut toujours brailler, s’indigner, qu’est-il pour être entendu ? Est-il ancien ministre ? Non !, ancien député ? Non !, ancien partisan du dialogue ? Non ! Alors, qu’il continue à écrire dans les journaux si cela l’occupe et n’en demande pas plus !

Le combat d’un non berbérophone semble être condamné à un double isolement. Isolement de par la position dissonante dont il fait état envers ses compatriotes non berbérophones, isolement ensuite par l’anonymat au sein de structures et d’un mouvement dans lesquels il ne peut être entendu suffisamment.

Enferré qu’il est entre la position autiste des uns, sûrs de leur vérité arabo-musulmane dont il ne faut s’écarter d’un pouce au risque d’un parjure, et celle des autres qui ne cessent de se chamailler en Kabylie (et surtout de se contredire) au nom d’une lutte dont ils ne semblent pas s’apercevoir qu’ils finissent par l’éloigner chaque jour davantage de son objectif.

Que le lecteur, probablement agacé par un tel discours, se rassure, il n’est nullement question de faire la leçon à qui que ce soit. Et surtout pas à ceux qui souffrent et ont payé le prix du sang. Qu’il m’excuse tout simplement de vouloir prendre la liberté de m’arrêter de temps en temps pour exprimer mes doutes et ma fatigue. Dans une situation si absurde, il n’existe que deux solutions, l’abandon ou la persévérance. Cette dernière n’est possible que si certaines vérités exultent pour mieux alléger le fardeau de l’esprit encombré de doutes.

Mais aussitôt l’instant de doute passé, il faut que reprenne avec force la seule expression possible d’un militant isolé, la prise de parole, aussi puérile et peu efficace soit-elle. C’est effectivement sans état d’âme qu’un non berbérophone doit s’engager dans le combat pour la reconnaissance des droits de ses compatriotes. En son for intérieur, la Kabylie est « son bien » et il se doit donc de protéger tous ses attributs culturels et humains comme s’il s’était agit des siens. De même en aurait-il été si d’autres composantes de ce pays faisaient l’objet d’un ostracisme aussi violent.

Les droits de mes compatriotes sont des droits indépendants de toute négociation, de toute reconnaissance forcée et institutionnelle. Le naturel ne se négocie pas, est inaliénable et imprescriptible. Peu importe les cultures dont il s’agit, peu importe l’antériorité des unes par rapport aux autres, peu importe le poids relatif de chacune dans la population. Le contrat moral qui consiste à fonder une communauté nationale est à l’inverse de la pathétique situation algérienne. Nos frères berbérophones n’ont à se justifier de rien, à se convertir à rien sinon à être eux-mêmes, ainsi rempliront-ils le contrat national mieux que par tout autre discours ou contorsion inutile qui les éloignent de la sérénité et les divisent.

Entre désespérance et mobilisation, au milieu des déchirements que connaît le mouvement des démocrates, voila présenté le quotidien militant d’un inconnu oranais qui salue encore une fois ses frères de Kabylie.

Au fond, n’est-ce pas cette désespérance récurrente qui alimente sans fin la mobilisation. Mais trouvera-t-elle, un jour, un écho ?

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8 février 2006 3 08 /02 /février /2006 09:37

El Watan du 29 mai 2009

Le chef du gouvernement, M. Ouyahia, vient de déclarer son intention de ne pas faire adopter une loi de réconciliation nationale. Après tout, malgré notre profond scepticisme, pourquoi pas ? Faut-il seulement convenir au préalable de ce que seraient les bases d’une réconciliation nationale.

Oui, nous sommes farouchement partisans d’une union nationale et donc, nécessairement, de l’éradication d’un personnel politique qui peut traverser une carrière personnelle sans s’être jamais rendu compte de la mainmise de commanditaires dont ils ne dénoncent ni l’illégitimité ni l’horreur des actes. Sans avoir jamais été émus par les crimes politiques, les journalistes emprisonnés, les violations quotidiennes des droits de l’homme et l’implosion de tous les organes culturels de ce pays. Oui, nous souhaitons tous l’union nationale et, par conséquent, mettre fin à l’intolérable bannissement de nos compatriotes berbérophones hors des limites de la nation, décrétée comme arabo-musulmane par on ne sait quelle perspective exclusive. Oui, nous sommes tous volontaires pour une réconciliation nationale et donc, en toute logique, pour éliminer la puissance tutélaire d’un système mafieux dont les protagonistes sont connus, pourtant, hors d’atteinte de tout contrôle du droit et de la morale publique. L’union nationale n’est pas seulement notre état d’esprit mais un devoir, lorsqu’il s’agit de la souffrance humaine dans laquelle sont jetés des millions d’êtres humains dans ce pays qui a l’indélicatesse d’afficher les fortunes abjectes de ses dirigeants et de sa caste militaire divine. Il est d’ailleurs une édification nationale particulière pour laquelle nous militerions jour et nuit avec M. Ouyahia, celle qui consiste à réformer un système qui a produit de l’inculture à en revendre, de la misère à en pleurer, et de l’horreur criminelle à en être répulsé. Oui, nous sommes partisans d’une réconciliation nationale et mettre hors d’état de nuire ceux qui font de la peine de mort un credo. Ceux pour qui la répression policière jusqu’à la mort des citoyens est une pratique d’ordre public. Ceux qui ne sont choqués ni par un code de la famille méprisable ni par un code de l’information indigne. Alors, si c’est de cette réconciliation dont nous parle M. Ouyahia, qu’il la mette vite en pratique, nous serons derrière lui, unis, solidaires et enthousiastes. La réconciliation nationale à travers l’élimination de l’intolérance dans la doctrine d’Etat et la fin de la bêtise, comment peut-on douter un seul instant que nous la rejetions ? Le chef du gouvernement refuse de proposer une loi de réconciliation, il fait bien. Car, c’est dire combien il nous faut encore patienter lorsque c’est Ouyahia qui nous la proposerait !

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8 février 2006 3 08 /02 /février /2006 09:35

 El Watan du 26 avril 2004

 

Les uns se sont épanchés dans un délire de joie le 8 avril, les autres seront dans la rue le 20 avril pour brandir le seul bulletin de vote qui leur est accessible, la colère.

Douze jours à peine suffiront pour mesurer l’ampleur du désastre national. Cette distanciation entre des manifestations en Kabylie imprégnées des messages les plus forts et la perception à peine relevée de la communauté nationale est incompréhensible.
On a cette impression surréaliste qu’une partie des Algériens a célébré son culte, sa puissance et son gourou sans même se rendre compte, ou feindre de l’ignorer, qu’une partie de la communauté nationale est dans la douleur. L’indécence de la fête postélectorale des uns face à la désespérance des autres montre combien le fait national est enterré dans ses mythes, le dessein des démocrates englué dans ses incapacités et la conscience collective anesthésiée dans son indifférence. Cela est choquant et ne présage rien de positif pour le destin de cette nation algérienne que bon nombre brandissent en étendard pour aussitôt le bafouer par un mépris et une marginalisation de la moindre expression différenciée. Comme à chaque fois qu’il s’est agi de se joindre à une revendication légitime de nos compatriotes, occasion m’est donnée de prendre mes responsabilités pour défendre la dignité d’une région qui est la nôtre. Une voix symbolique qui ne trouve écho que dans la résonance de sa conscience personnelle. Bien entendu, il apparaîtrait plus facile pour certains qu’une nation se réclamât d’une seule origine historique, ne s’exprimât que d’une seule langue et qu’aucune autre conviction ne vînt troubler la sérénité d’une croyance religieuse dogmatique. On pourrait tout autant décréter que la revendication de la Kabylie est une vue de l’esprit et que ses habitants sont les otages d’appels subversifs et concurrents à l’idéologie nationale. On le pourrait, mais sans moi, et de toute façon, pour quel résultat ? Aucun citoyen ne peut considérer la Kabylie comme une entité détachée de son pays natal. Aucun ne peut abdiquer face à la bêtise qui s’acharne à la soustraire de l’ensemble des composantes de la citoyenneté algérienne. En revanche, et en équilibre avec ce qui vient d’être dit, je récuse sans réserve les arguments de ceux qui prétendent se joindre à la manifestation du 20 avril en ayant de longue date soutenu ce pouvoir dans les postes ministériels et les attitudes participatives.   Ils ont choisi, qu’ils assument ! Leur revendication est à mes yeux irrecevable et indigne. C’est le droit de la Kabylie de vivre sa culture et sa langue qui est intangible, pas celui de ceux qui se compromettent, fussent-ils berbérophones. Dans le cas contraire, il y aurait méprise sur l’engagement qui est le mien.


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6 février 2006 1 06 /02 /février /2006 09:39

 

 

 

 

 El Watan 13 août 1999

            D’une seule voix, a-t-on entendu le chant de l’unanimité et de la compassion collective. Tous, pas un des icônes de l’ère soviétique ne manquait à l’appel des médias gouvernementaux. L’ouvrier, le paysan, la ménagère, l’écolier et le retraité, tous ont chanté, qui devant un micro, qui devant une caméra le couplet tant appris et tant répété comme notre leçon de récitation sur les bancs de l’école d’antant.

 

            Alors je dis qu’il serait dommage de briser ce tableau, ces louanges et ces épanchements de miséricorde. Allons jusqu’au bout et profitons-en pour amnistier les responsables de la plaie originelle. Eux qui sont et restent à l’origine de tous nos malheurs et troubles. Je pose donc la question, pourquoi le pardon aux autres et pas envers eux ? Ce serait faire preuve d’injustice ou de compassion à deux vitesses.

            C’est le moment où jamais pour que l’esprit de pardon se manifeste envers ce qui est inexcusable. Puisqu’il y a un tel esprit de réconciliation, c’est bien le moment de tendre la main généreuse envers ceux qui ne nous l’ont jamais tendu sinon pour de coupables dessins.

            Reprenons un à un les arguments de ce débat et déclinons les à la situation que je propose. Trop horribles, les crimes ! Diront certains, nous avons vu père et fils mutilés et disparaître. Comment pourrions-nous pardonner ? C’est pourtant bien ce que propose la loi d’amnistie. Dans cette logique, pourquoi ne s’étendrait-elle pas aux militaires ?

            Trop tard ! Diront d’autres, ils ont eu toutes les occasions du repentir et ne les ont jamais saisies. Trop facile de venir maintenant réclamer le pardon dont ils auraient peut-être bénéficié après leur premier égarement. C’est bien là pourtant un point acquis par la loi d’amnestie.

            « Pardonner ? Mais encore faut-il que les coupables viennent demander pardon » déclarait au journaliste étranger une mère de famille, effondrée par la disparition de son fils. Nous n’en avons pas vu beaucoup se présenter au jugement des familles et demander humblement le pardon, la loi les en exonère.

            Qu’ils vivent, respirent et qu’ils profitent de la société alors que l’être cher nous a été arraché ! C’est tout simplement insupportable ! Diront la plupart de ceux qui ont refusé de voter. C’est pourtant ce qui va se passer, la barbarie aura un quitus moral  par la validation du référendum.

            Alors pourquoi ne pas finir le travail d’unité et de concorde nationale en abrogeant les crimes des militaires ? Pourquoi ne pas s’atteler à l’autre dossier de concorde nationale et créer les conditions de fraternité avec nos frères et compatriotes berbérophones ? Et pourquoi ne pas pardonner les fortunes illégitimes acquises au prix du sang ?

 

 

 

            Non, vraiment, je ne comprends pas pourquoi nous amnistions certains et pas les autres. Et si l’un des lecteurs venait à me rappeler le clivage entre les éradicateurs et les dialoguistes pour m’en faire grief, je lui répondrai qu’il y a eu un gros malentendu que l’accès sélectif des médias gouvernementaux a crée.

            Je trouve aussi choquant ce solde de tout compte pour une barbarie et encore plus révoltant qu’elle ne s’adresse pas à une autre, pourtant à l’origine de tout.

 

 

 

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30 janvier 2006 1 30 /01 /janvier /2006 09:54

 

 

El Watan, 2002.

 

          

Le 8 avril, dans l’insolence et le mépris le plus outragent, les indéracinables dirigeants de ce pays entérinent une rupture nationale dont ils ne semblent pas se soucier. Que pourrait dire de plus un non berbérophoneque ce qu’il n’a cessé de dénoncer dans toutes les tribunes depuis trop longtemps ?

 

                Rien, si ce n’est d’essayer de dénoncer l’inexplicable pour autant que le spectacle de ces élections puisse trouver une explication rationnelle.

 

                La carte électorale de la participation se superposera de nouveau avec la fracture nationale déjà lourdement dommageable pour la pérennité d’une nation fragilisée par une démarche absurde et cynique. Comme s’il s’agissait d’une bouderie et d’un simple caprice, une frange de la nation est tenue à l’écart d’une proposition électorale qu’elle ne peut manifestement accepter sans renier ses droits légitimes.

 

Comment peut-on admettre ce regrettable spectacle dans lequel nos compatriotes sont aujourd’hui mis en demeure de n’avoir comme choix que celui de la violence ou de la résignation ?
                On aura beau dire et beau faire comme s’en référer à la langue du livre sacré, d’invoquer les califes et les sultans, de se gargariser de mythes et de légendes arabo-musulmanes, rien n’y fera, le droit est du côté de ceux à qui l’on interdit de vivre pleinement leur citoyenneté. Nos compatriotes berbérophones ont ce droit inaliénable de vivre leur identité telle qu’elle a été transmise et rien ne peut ni ne doit s’interposer à cette plénitude culturelle et sociale.

 

                Lorsqu’on prétend partager un destin national, la moindre des choses est de considérer que la langue et la culture de votre compatriote sont aussi les vôtres. Et s’il y avait le moindre doute dans les esprits (la tenue de ces élections dans ces conditions semble confirmer qu’il y a en la matière plus qu’un doute), il faut avoir l’honnêteté et le courage de poser la question taboue sur l’utilité de continuer à perpétuer le mythe d’une nation qui n’existe que sur le papier ou par la contrainte.
                Certains arguments que j’entends prononcer sont hors de propos. C’est ainsi que beaucoup n’hésitent pas, dans un réflexe de justification, à accuser nos compatriotes d’avoir eux aussi participé à la violence d’Etat, à leur rappeler qu’il y a des généraux berbérophones et que la corruption est aussi le fait de cette région. L’argument est irrecevable, fallacieux et indigne. La première des violences est de leur avoir renié un droit collectif premier, le seul qui ne peut avoir de contrepartie. Et si ce droit collectif n’est pas entier il ne saurait y avoir d’incriminations individuelles.
                Commençons par rendre aux berbérophones leurs droits et je serai le premier à m’engager dans une critique violente envers certains d’entre eux dont le comportement et la compromission ont été condamnables, et cela avec la même force que celle qui m’anime envers ce pouvoir. C’est d’ailleurs en partie le cas lorsqu’il s’est agit de critiquer un parti politique qui n’a cessé de se compromettre et qui, aujourd’hui, prétend incarner la résistance démocratique
[1][1]. De toute façon, ce sont les berbérophones dans leur globalité qui souffrent et qui payent le prix de l’humiliation, aucun autre argument ne saurait me détourner de ce constat général.
                Ces gens n’ont décidément aucune conscience ni aucun scrupule car on aurait pensé qu’il y avait des limites dans la fuite en avant à laquelle ils se livrent depuis des décennies. Devant l’énormité de la conséquence de leurs actes, on en arrive presque à plaider l’irresponsabilité mentale et intellectuelle. Se rendent-ils vraiment compte que l’enjeu n’est ni plus ni moins l’explosion d’une nation ?

 

                Probablement pas à les entendre haranguer la foule avec des tonalités et des analyses d’un autre siècle. Le temps semble s’être figé pour eux et ne permettre aucune imprégnation des avancées de l’humanisme et de la conscience intellectuelle. Autant s’adresser à un mur, nous aurions plus vite fait de le convaincre.
                Finalement, puisque nous buttons contre l’inébranlable pouvoir dont ils sont dotés, on est tenté de croire que ce n’est pas tant la force de caractère qui les protège car elle n’a été que bravade nationaliste et effet de tribune. Ce n’est pas non plus la puissance de l’appareil répressif d’Etat car, même si elle reste dissuasive, elle ne peut expliquer à elle-seule que ces gens puissent être, avec Castro et Kim Il Sung, les seuls vestiges d’un monde perdu.
                Non, il faut décidément s’en convaincre une bonne fois pour toute, ils ont la carapace de l’inculture, la plus rigide et la plus réfractaire lorsqu’elle a la fâcheuse idée d’être militante.





[1][1] Parti politique qui, d’ailleurs, cautionne ces élections par sa participation comme il a cautionné le régime de Bouteflika en y déléguant des ministres. Faut-il vraiment le rappeler ?

 

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30 janvier 2006 1 30 /01 /janvier /2006 09:51

   Tamazgha

(Suite aux articles du Monde du15 février et la mise au point de Hocine Sadi du 7/03/05)

 

Que le gouvernement français, par l’intermédiaire d’une administration (Desco)[1] dont je sais la compétence et le sérieux par ma fonction d’enseignant, nomme M. H. Sadi à un poste stratégique pour le développement de la langue berbère en France ne me choquerait pas à première vue.

 

Mais tout est différent si l’on considère l’itinéraire politique de ce chargé de mission. Celui-ci est loin d’être neutre et reste recevable pour émettre les plus grandes réserves quant à la nature du projet envisagé.

H. Sadi est un personnage politique connu qui a épousé les orientations du R.C.D.
[2] présidé par son frère, le docteur Saïd Sadi. Ce parti politique a toujours été le soutien indéfectible du régime militaire algérien pour finalement en partager avec zèle le pouvoir (ou plutôt de s’en convaincre).

 

Il est donc légitime de se poser la question de savoir si ce chargé de mission à la DESCO a le même projet d’indépendance pour la langue berbère que celui de ses camarades politiques algériens. J’ai de sérieuses craintes qu’il soit aussi indépendant en la matière que ne le fut le recteur de la mosquée de Paris en des temps très récents encore.

 

Rappelons que le pouvoir militaire algérien n’a l’intention d’accorder à cette langue autre statut que celle de « langue régionale » et qu’il a été la cause d’un massacre sanglant en Kabylie en faisant  preuve d’une intransigeance sans précédent.

 

La naissance en Kabylie ne donne pas pour autant droit à une légitimité supérieure à la mienne, qui suis non berbérophone, et qui a milité si longtemps pour le recouvrement des droits des berbérophones. Je n’hésite pas à dénier à H. Sadi le droit moral à ce poste qui nécessite, pour le moins, une indépendance politique exemplaire par rapport au pouvoir militaire algérien.

 

J’ai suis donc septique quant à la garantie de neutralité d’une nomination qui est supposée installer en France l’espoir que j’ai mis dans la richesse de l’une des langues nationales de mon pays natal.





[1] Direction de l’enseignement scolaire.

[2] Rassemblement pour la culture et la démocratie qui participa au gouvernement de Bouteflika avant de s’en retirer sur la pointe des pieds lors des émeutes en Kabylie.

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